KARMINA
La pochette de Karmina est éloquente : deux enfants, figures rêvées de Jérémy et Jona s’ils s’étaient rencontrés dans leur jeunesse. Cette image symbolise le fil conducteur de l’album : la mémoire, le temps, et les racines d’une collaboration musicale devenue indissociable.
Composé de 15 titres, le disque agit comme une traversée de dix ans de création, revisitant des morceaux emblématiques de Stanza, tout en offrant des inédits qui éclairent autrement leur parcours.
L’album rassemble des titres choisis à travers les périodes clés : la new wave poétique de Traces, les grooves funk hérités de Foste, la pop électro de Unda et les fulgurances plus acoustiques. Chaque chanson conserve sa force première, mais replacée dans cette sélection, elle dialogue avec les inédits et prend une nouvelle dimension : celle d’une œuvre rétrospective qui relie l’intime et le collectif.
Karmina n’est pas une simple compilation : c’est un manifeste. Dix ans de pop française électro revisitée, portée par la complicité rare de deux compositeurs qui n’ont cessé d’explorer, de se chercher et de se trouver. Avec ses inédits forts, l’album devient à la fois rétrospectif et prospectif : un regard vers le passé, mais aussi une promesse pour la suite.
KARMINA – ALBUM 15 TITRES – 6 JUIN 2025 – ERAGON PRODUCTIONS
Line up : Jérémy Dewinter (chant, guitare, programmation), Jona (clavier, sound design)
Communication, production : Eragon Productions
CHANSONS
MAUDITE DÉMO
Longue fresque pop de six minutes, elle s’impose comme le cœur de l’album. Le texte, à double sens, peut être lu comme une lettre adressée à une entité supérieure, qu’on appelle Dieu ou l’inspiration. Entre supplication et désillusion, la chanson évoque l’attente de promesses non tenues, la solitude et la foi vacillante. Musicalement, les nappes électro de Jona se mêlent à la guitare de Jérémy dans une montée en intensité qui reflète parfaitement la tension du texte.
RESTERA NOUS
Ballade cosmique, suspendue dans un écrin d’arpèges et d’arrangements aériens. C’est une déclaration d’amour universelle : face aux ruines des sociétés et des idéologies, il ne reste que le lien entre deux êtres. Le refrain, ample et solennel, fait de ce morceau une des plus belles ballades de Stanza.
LA BOUÉE
Chanson composée en 1998, jamais sortie, mais qui poursuivait Jérémy depuis des années. Si elle ne trouve pas sa place sur Karmina, Stanza lui dédie un single et un clip. Sous ses airs de comptine pop entêtante, le morceau raconte une scène de noyade métaphorique, où Anna, amante cruelle, refuse de tendre la bouée – de quitter son mari pour le narrateur. Légèreté apparente, mais noirceur sous-jacente en double sens, typique de l’art de Stanza.
LUEUR
Probablement le morceau le plus intime du groupe. Écrit par Jérémy le jour de la cérémonie de départ de son père, sur une musique déjà esquissée par Jona, le texte se fait méditation sur la perte et l’héritage spirituel. La chanson s’élève comme une prière lumineuse, portée par une fragilité bouleversante : « Comme une lueur dans ma nuit / Quand je sens les doutes qui déraillent / Je pense à lui. »