Écouter l'album Traces de Stanza

TRACES

Cinquième album de Stanza, Traces est sans doute le plus singulier de la discographie du groupe. Conçu en plein confinement, dans l’isolement forcé, il s’impose comme une œuvre à la fois intime et collective, marquée par la séparation – thématique commune vécue par tous les membres au moment où s’achevait la promo de Foste. Le disque n’aura jamais pu être joué sur scène, ni même répété ensemble, ce qui lui confère une aura de disque suspendu, comme un journal intime que l’on partage à distance.

Avec Traces, Stanza livre un album qui explore la séparation sous toutes ses formes : amoureuse, amicale, familiale, mais aussi celle des corps empêchés de jouer ensemble. C’est un disque de paradoxes : froid dans ses sonorités électro, mais brûlant dans ses textes. Fragile dans sa conception, mais puissant dans son propos. Un disque qui porte bien son nom, puisqu’il laisse des traces durables, même si le groupe n’a jamais pu le défendre sur scène.

TRACES – ALBUM 11 TITRES – 3 SEPTEMBRE 2021 – ERAGON PRODUCTIONS
Line up : Jérémy Dewinter (chant, guitare, programmation), Low (programmation), Jona (clavier, sound design), Alexandre Devaux (basse)
Enregistrement, mixage : Stanza
Mastering : Vincent SoundFactory
Communication, production : Eragon Productions

CHANSONS

Stanza - chanson les mailles

LES MAILLES

Sur un canevas new wave 80s, nappes froides et rythmique métronomique, le texte s’attarde sur la métaphore du tissu qui se défait : « tu tisses le vide et te grises ». Le chant, presque mécanique, souligne l’idée que les liens humains ne tiennent plus qu’à des fils fragiles. La froideur synthétique épouse à merveille ce constat d’effritement.

Stanza - chanson beaucoup

BEAUCOUP

Sous une allure pop légère, le texte interroge la valeur mesurée d’une relation à l’instant de la rupture (« À combien tu m’estimes »). Le retournement vient dans le break : la forme musicale saute, laisse un vide, comme si la chanson elle-même traduisait la perte de repère. Linguistiquement, la chanson juxtapose l’affect (« même si je t’aime ») à l’économie du départ (« je te quitte ») : un contraste brutal qui explore l’estime réciproque comme monnaie d’échange émotionnelle.

Stanza - chanson comme

COMME

Groove pop hypnotique, pulsation de basse en boucle : le texte campe un quadragénaire en dérive, errant de bar en bar, cherchant des aventures sans lendemain. L’ambiance répétitive mime l’ivresse et l’automatisme des rencontres faciles. L’effet est volontairement désenchanté : le corps cherche, mais l’esprit n’habite plus.

Stanza - chanson tu sais

TU SAIS

Rythme chaloupé, presque moqueur : la musique installe un balancement ambigu, et le texte, construit en double sens (« je ne te parle pas… comme tu veux »), traduit une colère rentrée. Chaque reprise du motif vocal devient coup de griffe. Le groove danse, mais les mots mordent : parfait exemple de tension entre chaleur musicale et froid du message.

Stanza - chanson traces

TRACES

Ballade lente et enveloppée, presque liturgique : nappes synthétiques, tempo ralenti. Le texte est une lettre d’amour écrite après la séparation, où l’on reconnaît que l’amour demeure même si la vie commune s’éteint. La musique se fait épurée, laissant l’espace aux mots comme pour figer une émotion suspendue. Le morceau central du disque, cœur battant et douloureux.

Stanza - chanson tu démasquais

TU DÉMASQUAIS

Retour à une new wave sombre, au beat martelé. Le texte décrit les masques sociaux : ceux qui se livrent dans la nuit, mais deviennent factices le jour. La construction étrange, presque éclatée, mime cette duplicité. Le synthé glacé et la voix distante renforcent cette impression de théâtre nocturne, où l’on ne sait plus qui croire.

Stanza - chanson en douleur

EN DOULEUR

Titre synth pop nerveux, au gimmick entêtant : il évoque le flux médiatique du confinement, l’accumulation de douleurs banalisées. La répétition du refrain (« si banal en douleur ») devient un mantra désabusé. Les sons claquent comme des notifications, rendant l’écoute oppressante et actuelle : un morceau-capsule de 2020.

Stanza - chanson autant

AUTANT

Pop mid-tempo, charpentée par des nappes électro et des refrains lumineux. Le texte se fait mantra positif : « autant… autant… ». C’est une ode à l’estime de soi, à la persévérance, au maintien des rêves malgré les chutes. Musicalement, plus chaleureux, il agit comme respiration au milieu des morceaux plus noirs.

Stanza - chanson wild child

WILD CHILD

Loin de la douceur suggérée par son titre, c’est une pop électro dansante, hypnotique et directe. Le texte clame la rébellion : « I’m a wild child, you made me love my loneliness ». Boucles et beats serrés créent une transe qui évoque autant l’ivresse de la liberté que la rage de s’affirmer. Sans doute le titre le plus viscéral de l’album.

Stanza - chanson vois-là

VOIS-LÀ

Ballade très lente, minimaliste, presque funèbre. La musique laisse respirer des silences pesants. Le texte, testamentaire, dit que même si l’auteur disparaît, ses mots et ses chansons resteront. La lenteur et la retenue musicale intensifient le caractère solennel et universel de ce chant d’adieu.

Stanza - chanson Pulse

PULSE

Instrumental fermant le disque : une pulsation électro, enrichie de guitare et de basse pour l’organique. Sans texte, il condense l’idée même de Traces : le battement qui persiste, malgré la séparation, malgré le silence. Une manière de dire que la musique vit, même quand les mots s’éteignent.

Stanza - chanson cambodia

CAMBODIA

La version de Stanza de Cambodia s’inscrit comme un pont entre hommage et relecture personnelle. Ils reprennent un classique des années 80, à la frontière entre New Wave et Synthpop, et le replongent dans l’émotion spécifique de Traces. La reprise place Stanza dans une tradition de la New Wave qui ne se contente pas de danser…

PHOTOS

Jérémy Dewinter - © 2021 Eragon Productions
Jona - © 2021 Eragon Productions
Alexandre Devaux - © 2021 Eragon Productions
Low - © 2021 Eragon Productions
Jérémy Dewinter, tournage "Wild Child" - © 2021 Eragon Productions
Stanza, tournage "Autant" - © 2021 Eragon Productions
Jona, tournage "En Douleur" - © 2021 Eragon Productions
Stanza, tournage "En Douleur" - © 2021 Eragon Productions
Alexandre Devaux, tournage "Traces" - © 2021 Eragon Productions
Jona, tournage "Autant" - © 2021 Eragon Productions
Jérémy Dewinter, tournage "Autant" - © 2021 Eragon Productions
Stanza, tournage "Cambodia" - © 2022 Eragon Productions

PRESSE

Stanza - Discoidal Projekt 2021
Stanza - La Parisienne Life 2021
Stanza - Soundsgoodwebzine
Stanza - Wild Life 2022

DISCOGRAPHIE

ALBUMS

Stanza - album Silences...
Stanza - album âmes étranges
Stanza - album unda
Stanza - album Foste
Stanza - album Karmina