SILENCES…
2010 – 2012
PRESSE
SILENCES…
Un voyage intérieur, entre ombre et lumière
Avec Silences, STANZA signe un disque rare, à la fois intime et habité, où chaque chanson explore un fragment de la dépression et des sentiments qui l’accompagnent. La force des textes – directs, confessionnels, souvent répétés comme des mantras – rencontre une palette musicale essentiellement acoustique, nourrie par la guitare, le violon, la basse et la batterie, mais aussi ponctuée d’éclats inattendus (flûte traversière, touches électriques). L’ensemble dégage une intensité brute : une traversée des abysses rendue palpable par l’équilibre subtil entre dépouillement et relief instrumental.
L’Éveil
L’album démarre sans ménagement : un morceau dynamique, presque agressif, porté par une énergie rock. Le texte parle d’aveux répétés (« je mentais / je trichais »), comme une gifle infligée à soi-même. Sur le final, la guitare électrique se mêle au violon dans une tension qui illustre parfaitement la violence du réveil intérieur.
Yallah
Ici, STANZA prend le contre-pied : un titre atmosphérique, plus destructuré, où la marche évoquée dans le texte devient errance sonore. Les couches instrumentales flottent, comme dans un désert mental, et une flûte traversière inattendue surgit à la fin, apportant une touche d’étrangeté, presque hallucinée.
À La Hauteur
Sans doute l’un des titres les plus accessibles, avec un habillage pop et un thème de violon entêtant qui s’accroche immédiatement à l’oreille. Le texte, lui, reste sombre : il questionne la légitimité, la peur de ne pas « être à la hauteur », de masquer sans cesse son vide. Le contraste entre mélodie accrocheuse et propos douloureux renforce l’impact.
Il S’en Fout
Une valse bancale, qui se balance au rythme d’un violon omniprésent. Le refrain répète « il s’en fout », comme pour se convaincre de l’indifférence, mais derrière l’apparente désinvolture se cache la fuite. L’arrangement oscillant traduit bien ce mélange de légèreté feinte et de gravité sous-jacente.
La Vie Que Je Veux
C’est le single phare, et pour cause : c’est ici que le texte, fragile mais porteur d’espoir (« Si je peux, je resterai au présent »), se marie à un arrangement ample qui monte vers un final emblématique. Sur scène, le violon qui tournoie emporte tout; sur disque aussi, cette coda donne l’impression d’un appel à respirer au-delà du ressassement.
Silence
La pièce centrale du disque. Très calme, lourde, presque anesthésiée, elle met en scène le silence comme état d’engourdissement des sentiments. La voix se fait retenue, presque murmurée, et l’instrumentation dépouillée crée une atmosphère dense, pesante, où chaque note semble suspendue.
Le Temps Passe
Chanson teintée de blues et de jazz, où le violon joue des pizzicatos qui ajoutent une dimension rythmique subtile. Le texte ressasse l’inéluctable fuite du temps, les souvenirs qui collent à la peau. L’ambiance est plus souple, mais les paroles gardent leur gravité.
Jusqu’Au Bout
Une ballade à la guitare acoustique, discrètement soutenue par une guitare électrique en arrière-plan, une basse solide et un violon en retrait. Les paroles résonnent comme un manifeste de survie : aller « jusqu’au bout », même si cela signifie affronter l’extrême. C’est une chanson d’endurance, à la fois simple et puissante.
Je Rêve
Ballade à la mélodie travaillée, enrichie par percussions et batterie. Le texte déplace le regard vers l’extérieur : rêver d’un autre pays, d’autres valeurs. C’est une tentative d’élargir l’horizon, de sortir du huis clos de la dépression par un souffle collectif. La construction musicale, plus ample, reflète cette ouverture.
Dans l’Obscurité
Clôture majestueuse : une longue pièce de six minutes, enregistrée en une prise, live en studio. Le texte est minimal, presque effacé, laissant la musique parler. Douce et mélancolique, elle s’étire dans une émotion croissante, avec un final bouleversant. Plus qu’une chanson, c’est une épure, un adieu en suspension qui laisse l’auditeur face au silence, le vrai, cette fois.
Avec Silences, STANZA propose une œuvre cohérente et sincère : les paroles disent la chute, la peur, le vide, mais aussi les résistances infimes qui permettent de tenir. Les arrangements, toujours au service du propos, créent un écrin où le violon joue un rôle de fil rouge, tantôt entêtant, tantôt spectral. L’album se vit comme une traversée : du choc initial (L’Éveil) à l’abandon lumineux (Dans l’Obscurité).
C’est une œuvre exigeante mais précieuse, qui ose donner voix à la dépression sans la travestir, en trouvant dans la musique folk-acoustique un vecteur d’une rare intensité émotionnelle.
Eragon Productions